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L'INITIATIVE

 

 

Les 3 piliers de l'initiative sont :

 

  • La FORCE MORALE

 

  • Le RYTHME

 

  • L'EQUILIBRE anticipation/adaptation

1. FORCE MORALE

 

La victoire s'acquiert par la force morale. C'est-à-dire qu’il faut préserver notre volonté de combattre et anéantir celle de l’adversaire. C’est ce qu’on appelle « prendre l’ascendant moral Â». N'est vaincu que celui qui s'avoue vaincu ou qui est détruit.

 

Conserver l’initiative demande de l’imagination et de l’énergie.

 

C’est pourquoi il est si tentant d’agir plutôt en réaction. Dans ce cas, il n’y a pas besoin d’imaginer quelle pourrait être la situation, l’adversaire la dessine pour nous. Comme nous avons le problème sous les yeux, nous mobilisons beaucoup plus facilement les énergies.

 

La force morale exige un haut niveau de motivation fruit du sentiment de légitimité. 

 

Alors, si vous vous dites « je verrai bien Â», cela doit sonner comme une alarme. Peut-être n’avez-vous pas le choix faute d’éléments de décision, mais vous cédez plus probablement à la paresse. En plus d’être un péché capital (ce qui vous est peut-être égal), la paresse est le plus sûr chemin vers la défaite (ce qui vous est moins égal). Soyez donc honnête avec vous-même.

 

Même s’il est vrai qu’il est plus facile de se motiver quand on est près de l’obstacle que quand on en est loin, il vous faudra moins d’énergie pour prendre une initiative que pour vous relever d’un désastre.

 

2. RYTHME

 

Garder l’initiative c'est imposer votre rythme. Il faut donc « deviner le rythme qui vous est favorable, pour déjouer la tactique de l'adversaire. Sans cela, la meilleure stratégie ne vaut rien Â» (Musashi).

 

Se contenter de parer, c'est être à la remorque.

 

La stratégie s’applique dans quatre dimensions : les trois de l’espace et celle du temps. Mais c’est surtout une affaire de rythme et donc de temps. Evitez de vous faire rattraper par l’urgence et gardez l’initiative temporelle. Etre capable d’une plus grande vitesse que l’adversaire dégage une réserve temps.

 

Un moyen très simple est bien sûr d’établir un planning en partant de l’échéance et en remontant vers le temps présent (ex: diagramme de Gant). Chaque composante du projet y figure avec son début et son échéance -autant de lignes d'opérations, avce leurs connections-. A cette échéance, ajoutez si besoin une marge : la réserve de temps.

 

L’initiative procure « la liberté d’action Â», autre principe stratégique. Puisque nous voulons imposer son comportement à notre adversaire, celui-ci cherchera également à nous imposer le nôtre. C’est ce qu’empêche la préservation de notre liberté d’action.

La stratégie chinoise parle quant à elle de ne pas prendre de forme pour que l’adversaire en sache pas où attaquer ni par où se prémunir. Entretenez chez lui « l’incertitude Â». Obligé de tout défendre, il ne défend rien, ne voyant rien, il ne sait où attaquer.

Cela peut tout à fait inclure de laisser l’adversaire attaquer en premier. Mais faites en sorte qu’il le fasse où et quand vous l’aurez décidé. Cela reste très difficile.

 

Vous devez « rechercher le bon effet, avec le bon moyen dans le meilleur cadre espace-temps Â». A vous de décider où, quand et comment agir tout en le dissimulant. C’est possible même avec des moyens difficiles à cacher : c’est ce qu’ont réussi Guderian en 1940 en passant dans les Ardennes et Eisenhower en débarquant en Normandie au lieu du Pas de Calais. Ils n’avaient pas pu cacher leur armée derrière un buisson et pourtant la surprise fut totale. La dissimulation ne concerne donc pas que les moyens mais aussi et surtout les intentions.

 

3. L'EQUILIBRE anticipation/adaptation

 

Avoir l'initiative requiert une bonne préparation, une bonne planifiaction et étude de what if. Mais la meilleur planifiaction résistant mal au premier coup de canon, il est nécessaire de s'adapter. Or les esprits sont mal équipés pour faire les deux. Par exemple, les Européens du nord savent planifier mais peinent à s'adapter. Les latins répugnent à planifier et préfèrent dire "on verra bien" car il savent s'adapter... quand cela reste possible !

Le chef doit donc tenir ces deux aspects de l'action.

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