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LES CAS NON CONFORMES
 
Je mets dans cette rubrique les cas non conformes à l'intérieur de votre propre camp. En effet l'ennemi est LE cas non conforme par construction, qui est traité par le reste du site.
 
Commençons par le pervers narcissique
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  1. Le pervers narcissique

 

Le pervers narcissique (PN) est quelqu'un de particulièrement toxique pour son entourage. C'est un traître qui utilise le système à son profit exclusif tout en le détruisant par usure de certains de ses membres.

Pour son manager, le défi est énorme car pour s'en débarrasser, il faut prouver la faute. Or il n'a souvent que parole contre parole ou qu'un faisceaux de signaux faibles. Le PN sait en jouer et est donc difficile à coincer. Le manager est donc contraint d'agir à partir d'un simple doute et de mettre en place un comportement qui obligera le présumé PN soit à changer soit à sortir du bois, sans pour autant l'accabler si finalement ce n'était pas un PN.

 

Quel est le fonctionnement d'un pervers narcissique  ?


Un pervers narcissique est un adolescent qui a du pouvoir. Il n'agit que pour sa propre ambition et son plaisir (sexe, alcool, pouvoir) sans aucune inhibition. Il a une très haute idée de lui-même, méprise les idées non conformes aux siennes et ne supporte pas la contrariété. Il est immature, ne se soucie aucunement de confiance et ment avec aplomb. L'un des deux que j'ai eu à traiter est devenu comme cela à l'occasion de sa

«  crise du milieu de la vie  » dite encore «  crise de la quarantaine  ».

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Que voit le manager de son subordonné PN  ?

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  • Il est techniquement bon et s'appuie abusivement dessus pour écarter l'importance de sa manière de faire inappropriée;

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  • Des gens autour de lui se plaignent violemment de lui  : sur-réaction aux erreurs, alternance séduction/humiliation, remarques/courriels désobligeants. La difficultés c'est que ceux qui se plaignent ne sont pas forcément les meilleurs et sont déjà fragiles, voire aussi PN que lui (si, si, j'ai eu le cas), ce que ne manque pas de souligner le PN. Il aime obliger les autres vis-à-vis de lui voire les compromettre dans des actions «  hors-la-loi  » pour les «  tenir  »;

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  • Il donne une version personnelle très différente de ceux qui se plaignent. Le mensonge est parfois tellement gros qu'on n'ose pas croire qu'il soit possible de mentir ainsi. Ses mensonges contiennent 95  % de vérité mais il travestira l'ordre des faits ou les intentions. Dans la même veine, il se drape de vertu et affirme des principes, dont vous constatez soit la vacuité soit, s'ils sont bons, qu'il ne les applique pas;

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  • Il a une présence certaine et sait séduire, y compris vous, une bande de ses partisans ou encore ses N-2 contre ses N-1. Il se présente comme un maillon irremplaçable, soi-disant soutenu par «  tous  ». Il affirme que c'est soit lui, soit le chaos, alors que c'est lui qui divise pour régner;

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  • Il a quelques collègues ou subordonnés dans le viseur, le plus souvent les plus faibles. Il les discrédite, essaie de les couper de vous par des remarques en public, des questions pleines de sous-entendus, ou en sur-exploitant leurs erreurs. Il peut aussi souligner discrètement vos faiblesses pour vous complexer vis-à-vis de lui;

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  • Il est indulgent envers lui-même. S'il reconnaît ses erreurs, il les minimises en se victimisant facilement et surtout il ne s'en corrige pas. Voire, une sanction moyenne renforce les symptômes;

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  • il porte une certaine violence, contenue ou non, dans la contrariété. Le débat serein et argumenté lui est très difficile en public et il préfère les remarques cassantes, l'ironie ou rien (en prenant l'air très contrarié). Il laisse facilement une impression de malaise à son interlocuteur;

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  • il n'est pas exemplaire sans forcément aller à la faute. C'est plutôt une sorte de mauvais esprit qui reste dans certaines limites. Il donne l'impression d'utiliser le système à son profit. Il est facilement sans gêne et a peu de retenue vis à vis de l'alcool, du sexe et de l'abus de pouvoir.

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Que peut faire le manager tant qu'il n'y a rien de franc ou de prouvé  ?

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Il doit exploiter les failles du PN pour l'empêcher de nuire. Ces failles sont ce que le PN n'aime pas et cherche à éviter  :

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  • la mise en lumière de son comportement qui repose sur des sous-entendus de sa part et des présupposés de notre part. Faire le lien entre les différents symptômes contre l'ombre et la division que le PN cultive. Essayer de savoir ce qu'il dit de vous dans votre dos. S'il médit de vous alors qu'il vous flatte en votre présence, le diagnostique PN est confirmé. Demandez lui souvent «  pourquoi agissez vous de telle manière  ?  ». C'est une question qu'il déteste puisque ses motivations sont exclusivement égoïstes et donc inavouables.

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  • établir la vérité des faits importants pour trancher entre les versions contradictoires. La difficulté pour un manager, normalement soucieux de déléguer, est de ne pas paraître inquisiteur. Je n'ai pas essayé la confrontation directe entre le PN et une de ses «  victimes  ».

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  • un manager irréprochable, qui ne fait pas d'entorse a ses principes lorsque l'on subit le chantage du «  moi ou le chaos  » ou de la «  violence  » quand le PN a l'air contrarié. Un PN oblige son manager à être exemplaire pour ne pas donner prise à attaque. Toutefois, ne pas se démonter si on est pris en «  défaut  » devant lui et qu'il fait la leçon.

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Si la personne n'est pas un PN, elle essaiera de changer, si elle est un PN elle ne voudra pas changer et se raidira. Pour ma part, dans les deux cas, ils sont allés à la faute objective contre le règlement. Ils ont été sanctionnés mais ont eu une chance de continuer à leur poste. Paradoxalement ils ont vu cette chance comme le signe de leur immunité voire de leur toute puissance. Il n'ont donc pas cherché à changer, mais bien au contraire à se venger. A la fois intelligents mais aveuglés par leur haine et leur plaisir, ils ont chacun commis une autre faute encore plus grave qui a conduit à leur éviction au grand soulagement de leur chef et des victimes. Entre les premiers symptômes et l'éviction, le processus a pris 7 mois dans un cas, 10 mois dans l'autre et j'estime que cela a été rapide. Il y a eu en effet de longues périodes de vie en commun 24h/24h, qui sont assez décapantes. Dans un cadre de travail normal, cela aurait été sans doute bien plus long.

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En conclusion je dirais que le travail du manager est plus que délicat. Il s'agit de ne pas taxer de PN quelqu'un qui ne l'est pas, de donner une chance de changer à toute personne, tout en agissant suffisamment en amont pour que les dégâts profonds qu'un PN peut causer soient aussi réduits que possible. Le manager doit être alerté et attentif sans tomber dans la paranoïa, car nous avons tous utilisé à un moment un truc de PN….

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